HISTOIRE

Une métamorphose…

C’est le 11 Germinal de l’an VI (1798)

que Jean-François Loup, agriculteur à Carcassonne, est autorisé à faire fonctionner une forge à la catalane dont la construction avait été entreprise par le précédent propriétaire le comte Dumas de Saint-Gervais, émigré.
En une douzaine d’années, il y ajoute une faïencerie et enfin une filature de laine.
La force hydraulique y actionne roues et martinets.

Au rapport du jury

de l’Exposition Nationale de 1806, la Forge de Montolieu se voit décerner une médaille d’or pour ses fabrications de fer aciéré.
Le coût néanmoins des transports sur routes, auquel s’ajoutent les difficultés d’approvisionnement en bois de hêtre et la concurrence des industries employant des méthodes de fabrication plus modernes obligent les propriétaires à cesser toute activité métallurgique vers 1820.

Transformés en partie en filatures, les bâtiments changent de propriétaires en 1823 puis en 1863, date à laquelle l’ensemble est racheté par Messieurs Casimir Degrant et Prosper Lacombe, fabricants de draps à Carcassonne.
Apparaissent également sur le plan : un martinet, un moulin à foulon, une faïencerie.

Paul Lacombe

Paul Lacombe, visionnaire, musicien compositeur, opère dès 1880 la métamorphose osée du bien paternel hérité en château et parc de la haute bourgeoisie carcassonnaise. Il dessine le jardin et y plante des espèces indigènes ou exotiques témoignant ainsi de son intérêt pour les découvertes botaniques de son temps et de son amour pour la vie telle qu’elle se propose spontanément sur ses terres.

En 1910, Jeanne et Louis Gazel

acquièrent à leur tour La Forge et n’ont de cesse que d’embellir leur domaine ; notamment en y ajoutant une belle orangerie 1930. De familles audoises d’ingénieurs à Puicheric et de riches viticulteurs à Olonzac, ils invitent le progrès sous forme d’installations électriques/turbine, de téléphone, voitures, calèches… Monsieur Gazel voyage et meurt jeune tandis que Madame vit ensuite recluse trente ans à La Forge.

la forge de montolieu

Robert Barlabé et Johan & Hilde Van Den Eede

Entre 1973 et 2009, la Forge passe entre les mains de deux autres propriétaires.

Robert Barlabé, promoteur immobilier carcassonnais, consolidera les infrastructures, veillera sur les arbres, aménagera un lac tandis que Johan van den Eede — musicien compositeur belge — et sa femme Hilde, pendant huit années entreprendront la rénovation intégrale du bâtiment principal.
La Forge est en 2009 un loft new-yorkais dans un écrin de verdure. Trop lourde en tant que maison secondaire, ils s'en séparent le cœur brisé.

Laure, libraire et Charles Cowen — franco-américain — musicien, photographe

sont arrivés de Provence et ont acquis
La Forge en deux temps ;

en 2009 puis en 2013. Ils y vivent à l’année. Le loft épuré a été transformé en cabinet de curiosités.
Un travail de recherches historiques conséquent a été entrepris depuis 2009 et l’hôte curieux trouvera, entre discussions et documents, matière à échanges sur l’histoire de La Forge, de l’Aude et des Audois, du catharisme.

la forge de montolieu

Sources :

• Article de la revue Patrimoine en région, n° 28, printemps/été 2016.
• Le Patrimoine industriel de l’Aude de Michel Wienin, Editions de l’Inventaire, 1989.
• La Forge de Montolieu, éd. La Forge de Montolieu, 2017, fascicule.
• Paul Lacombe, le testament musical d’un grand symphoniste, Martial Andrieu, Editions Musique et Patrimoine, 2013.

Patrimoine en région
Le Patrimoine Industriel de l'Aude
La Forge de Montolieu
Plan du barrage
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©Archives départementales de l'Aude
Paul Lacombe
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La Forge au 19eme
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